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Commémoration libération des villes du sud

L’association Gigean Autrement ne pouvait envisager de terminer cette année 2024 sans dire un petit mot sur la libération des villes du Sud de la France.

1944-2024

COMMÉMORONS LES 80 ANS DU DÉBARQUEMENT DE PROVENCE QUI A LIBÉRÉ LE SUD DE LA FRANCE

Comme l’on fait de nombreuses communes, il est particulièrement important que les citoyens de Gigean soient aussi sensibilisés sur ce pan historique de la libération des villes du Sud de la France :

En ce sens, l’’association Gigean-Autrement vous propose de célébrer les 80 ans de cette libération par un retour sur les moments forts qui ont marqué cette période noire (mais pleine d’espoirs) de notre histoire régionale et locale.

CONTEXTE HISTORIQUE : Lorsque le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre contre l’Allemagne, le département de l’Hérault, lui, est déjà sensibilisé fortement à la guerre d’Espagne par l’accueil dès janvier 1939 des milliers de réfugiés regroupés dans des conditions précaires au camp d’Agde.

Dès l’attaque allemande du 10 mai 1940, qui prend la France par surprise, le département de l’Hérault doit à nouveau faire face à l’arrivée massive de réfugiés venus de Belgique et des départements du nord de la France. Après la signature de l’armistice avec l’Allemagne, le 22 juin 1940, et avec l’Italie le 24 juin 1940, le régime de la IIIe République s’achève par le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940.

Trois parlementaires héraultais s’opposent à ce vote : Paul Boulet, Jules Moch et Vincent Badie. A Londres, le 18 juin 1940, le général de Gaulle, isolé, lance son appel à la Résistance.

Pour le département de l’Hérault, alors en zone libre, commence une période difficile avec l’apparition des problèmes de ravitaillement et du manque de main-d’œuvre, la dégradation de l’état sanitaire de la population, l’absence des prisonniers de guerre puis leur relève, la situation mitigée de l’industrie d’un côté accaparée par l’Allemagne, de l’autre affligée d’une baisse d’activité. Le nouveau régime cherche à s’imposer auprès des institutions locales. Il effectue une mainmise sur les conseils municipaux, révoquant ceux qui ne sont pas considérés comme de fidèles serviteurs du pouvoir. Le conseil général est remplacé par un conseil départemental dont les membres sont nommés.

En avril 1941, est créée la région du Bas-Languedoc comprenant les départements de l’Aude, l’Aveyron, l’Hérault, la Lozère et les Pyrénées-Orientales. Symbole du renforcement de la centralisation, elle est dirigée par un préfet régional assisté de deux intendants, l’un pour la police, l’autre pour le ravitaillement, qui oeuvrent au maintien de l’ordre et de l’activité économique. Avec le nouveau régime, se met en place également une politique répressive qui désigne, à l’aide de tout un arsenal juridique, les adversaires du nouveau régime : communistes (interdiction du parti communiste français), Francs-maçons (loi interdisant les sociétés secrètes), Juifs et étrangers (avec notamment les statuts des Juifs des 3 octobre 1940 et 2 juin 1941 et la loi concernant les Juifs étrangers du 4 octobre 1940).

A l’encontre de ces derniers, le préfet s’assure de leur recensement et est chargé de participer à l’organisation des rafles d’août 1942 et février 1943. En septembre 1942 est instauré le service du travail obligatoire (S.T.O.) accueilli avec hostilité par la population.

Dans l’Hérault comme ailleurs, la Révolution nationale engagée par le maréchal Pétain reçoit l’appui de différents mouvements et partis collaborationnistes : chantiers de jeunesse, Légion des Volontaires combattants (dont le service d’ordre légionnaire donnera naissance à la milice en janvier 1943), le parti social français, le mouvement franciste, le parti populaire français et le groupe « collaboration ».

Dès 1940, la Résistance s’organise dans le département avec d’un côté les communistes et de l’autre les gaullistes. Un groupe réuni autour de Vincent Badie 1 D’après L’Hérault dans la guerre de Jean Sagnes, Le Coteau, Horvath, 1986. 4 adhère au mouvement Combat de Jacques Renouvin. D’autres groupes et mouvements se mettront en place, certains émanant même de mouvements attachés au maréchal Pétain mais hostiles à la collaboration avec l’Allemagne.

Le 11 novembre 1942, les troupes allemandes franchissent la ligne de démarcation et arrivent dans l’Hérault suite au débarquement anglo-américain en Afrique du nord. Le département découvre et subit alors l’occupation allemande avec l’installation de garnisons, les réquisitions, l’hébergement d’autorité des officiers chez l’habitant puis l’instauration du couvre-feu (1943) et l’évacuation de la zone côtière (1943 et 1944). Les opérations de répression contre la Résistance s’accentuent, les arrestations s’intensifient.

L’action de la Résistance ne faiblit pas. Les réfractaires au S.T.O. gagnent les maquis qui se sont constitués dans l’arrière-pays. Un mouvement d’unification progressive s’opère avec la création des mouvements unis de la Résistance (M.U.R.) et du conseil national de la Résistance sous l’impulsion de Jean Moulin. Depuis mars 1943, œuvre également le noyautage des administrations publiques (N.A.P.).

Le 15 mai 1944, les troupes alliées débarquent en Provence et le 6 juin en Normandie. L’action alliée, soutenue par la Résistance, attaque les troupes allemandes qui se replient dans l’Hérault dès le 18 août. Montpellier est libéré le 21 août 1944, Béziers le 22 août. Le département de l’Hérault est sinistré suite aux destructions imputables aux Allemands avant leur départ, aux bombardements alliés et aux combats de la Libération. Après l’épuration effectuée sous l’autorité des institutions issues de la Résistance, il a fallu s’attacher à la reconstruction et à oublier cette période trouble.

1944-2024, commémorons les 80 ans du débarquement de Provence. Peu connu du grand public, il a pourtant fait basculer le destin de la France. Sans lui, la libération du territoire national aurait été bien plus longue et coûteuse en vies humaines. Sans lui, la France n’aurait pas pu s’assoir à la table des vainqueurs. Car cette victoire écrasante est en grande partie due aux forces françaises, aux soldats venus d’Afrique et à la résistance locale. Redonnons-leur la place qu’ils méritent, dans l’Histoire et dans nos mémoires.  

Bribes : Les F.F.I. DAUDE, BIAU, PITTON qui, par leur ardeur au feu et leur courage, contribuèrent à rétablir une situation compromise, L’Adjudant ROUQUEL assurant la liaison et reconnaissance d’une façon remarquable et a rempli sa mission malgré de fréquentes embuscades (Grabels, Bel-Air, Montarnaud, Gigean, Gignac).

Le débarquement de Provence est intimement lié à celui de Normandie. Préparés ensemble, ils devaient se dérouler simultanément pour prendre la France en tenaille. Pour la résistance régionale, le combat commence le 6 juin 1944, à la suite de l’ordre de mobilisation générale donné par le commandement américain. Des milliers d’hommes prennent leur position de combat, les maquis sont en effervescence.

Retournement de situation, ce ne sont pas les renforts que les résistants voient arriver, mais l’armée allemande. La répression est sanglante, des centaines d’hommes sont tués sur le territoire. Ces lourdes pertes ne signent pas la fin du combat pour la liberté, les missions de sabotage et de renseignements se poursuivent, permettant au débarquement de Provence de submerger l’armée allemande avec une extraordinaire efficacité.

Le débarquement de Provence intervient à partir du 15 août sous le nom de l’opération « Dragoon ».

Navires, parachutistes et soldats lancent l’assaut sur 18 plages, entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Les troupes étaient composées de 350 000 hommes dont 260 000 combattants de la première armée française dirigée par le général de Lattre de Tassigny, constituée principalement de soldats venus d’Afrique du Nord et subsaharienne, mais également de tout l’empire colonial français de l’époque.

Les batailles de Marseille et de Toulon revêtent une importance capitale, avec deux ports régionaux en eaux profondes qu’il faut à tout prix reprendre aux allemands. Elles sont aussi un symbole fort d’une France qui se bat pour sa propre libération. Ces deux batailles sont menées par les forces françaises dans toute leur diversité, avec des unités d’Afrique noire, d’Afrique du Nord, de Corse, des Antilles, de Polynésie, de Nouvelle Calédonie. Les garnisons allemandes ont reçu l’ordre de tenir jusqu’à la dernière cartouche : les combats sont acharnés. Dans la population, l’appel à l’insurrection nationale, lancé par les résistants, est entendu.

Le débarquement de Provence fut une réussite inespérée, qui a permis à la France de retrouver sa liberté.

Qui a participé au débarquement de Provence ?

S’y retrouvent les combattants du corps expéditionnaire qui s’est couvert de gloire en Italie et des soldats fraîchement embarqués en Afrique du Nord : Français de souche, soldats musulmans d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, troupes venues d’Afrique occidentale française, d’Afrique Equatoriale française, etc… 

Pourquoi le débarquement en Provence ?

Progression. Carte du front le 1er septembre 1944. Si un objectif du débarquement en Provence était de créer un nouveau front en France, ce plan incluait aussi de détruire la XIXe armée allemande, qui avait pour tâche de défendre le Sud-Est de la France.

Quelle est la situation de la Provence pendant la Seconde Guerre mondiale ?

Désormais, l’essentiel de la Provence est occupé par la IVe Armée italienne jusque dans les Bouches-du-Rhône (au niveau d’Aix) et le Vaucluse (sauf la vallée du Rhône). Les Allemands se réservent le contrôle direct des parties vitales (Marseille, la bauxite du Var, l’arsenal de Toulon).

Alger devient la capitale de la France libre de 1942 à 1944 où convergeront sous l’égide du Comité français de libération nationale (CFLN) les deux autorités françaises engagées du côté allié : le Comité national français de Londres dirigé par le Général de Gaulle (chef de la France libre) et le Commandement en chef …

Août 1944 : le débarquement de Provence

Direction : SGA / Publié le : 15 août 2022

Le 15 août 1944, en Provence, un second front est ouvert après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. C’est l’opération « Dragoon ». Retour sur l’un des événements marquants de la Seconde Guerre mondiale.

Une unité de débarquement chargée de véhicules et de soldats approche d’une plage, à l’est de Toulon – © Service historique de la Défense

Août 1944 : le débarquement de Provence

Le 15 août 1944, les Alliés décident de lancer l’opération « Dragoon » sur les côtes de la Provence, destinée à ouvrir un second front sur le territoire français. Cette opération a notamment pour buts de fixer des troupes ennemies, de disposer de ports en eau profonde et de protéger ensuite le flanc droit de l’armée américaine venant de Normandie. 2 000 bâtiments de guerre et autant d’avions vont y participer.

Une unité de débarquement chargée de véhicules et de soldats approche d’une plage, à l’est de Toulon – © Service historique de la Défense

Première étape : dans la nuit du 14 au 15 août, les premières forces débarquent

La 7e armée américaine du général Patch, qui comprend les forces françaises de l’armée B commandées par le général de Lattre de Tassigny, arrive en vue des côtes dans la nuit du 14 au 15 août. Ce même soir, les Forces françaises de l’intérieur (FFI) reçoivent de Londres trois messages dont le dernier, « le chef est affamé », signifie le lancement des opérations. Ayant réuni au large de la Corse des navires venus en dix convois, pour des raisons stratégiques, de ports aussi éloignés les uns des autres qu’Oran, Naples ou Tarente, la flotte alliée s’est d’abord dirigée vers Gênes pour tromper l’adversaire. Mais, le 14 au soir, elle met le cap sur la côte provençale.

Peu après minuit, tandis que les Rangers américains prennent pied dans les îles du Levant, les premiers commandos français s’emparent du Cap Nègre et vont conquérir une tête de pont vitale autour du Lavandou. Dans la nuit, plus de 5 000 parachutistes alliés sont largués au-dessus de la vallée de l’Argens pour verrouiller les voies d’accès aux zones de débarquement. Ils vont y trouver l’appui des FFI. 

À l’aube, un bombardement aérien et naval écrase les batteries allemandes. A 8h, les 3e, 36e et 45e divisions d’infanterie américaines (D.I.U.S.) se lancent sur les plages côtières entre Cavalaire et Saint-Raphaël.

Les jours d’après, jusqu’à la vallée du Rhône

Le 16 août, le gros des forces françaises commence à débarquer. Tandis que les forces américaines vont remonter vers la Durance et la vallée du Rhône, l’armée B doit prendre Toulon et Marseille, ports vitaux pour la stratégie des Alliés.

Le 20 août, l’encerclement de Toulon commence. Alors que les Commandos et les Chocs s’emparent des batteries ennemies, Français libres, Algériens,  » marsouins  » de la Coloniale et Tirailleurs sénégalais rivalisent de courage pour prendre la ville. La 9e division d’infanterie coloniale va finir de nettoyer Toulon de ses occupants. Le 28 août, la garnison allemande se rend. Parallèlement, de Lattre a lancé ses troupes vers Marseille. Aubagne est prise par les Tabors marocains. La 3e division d’infanterie algérienne du général de Monsabert prend position aux abords de la cité phocéenne où l’insurrection a éclaté. Le 23 août, tirailleurs et cuirassiers rejoignent les résistants. Cinq jours de combats violents seront nécessaires pour réduire les défenses allemandes. Les deux ports ont été conquis avec un mois d’avance sur les prévisions. Les armées françaises vont désormais remonter la vallée du Rhône pour repousser l’ennemi et libérer le territoire national.

Août 1944. Débarquement allié sur la Plage de Dramon – © Service historique de la Défense

Et à Gigean pendant ce temps ?

(Par Henri Barthélémy ancien maire de Gigean).

En 1944, les Allemands occupaient la commune. Ils avaient réquisitionné des maisons où leurs soldats étaient logés. Certains se rappellent que la « kommandantur » logeait à l’avenue de la gare.

Le débarquement en Provence est à l’origine de ce que l’on peut appeler leur « débâcle ». Ils devaient évacuer, en toute hâte, le Sud de la France pour rejoindre la vallée du Rhône. Evidemment les alliés bombardaient les emplacements stratégiques et les voies de communication que les convois allemands étaient susceptibles d’emprunter.

C’est ainsi que les ports de Sète et de Frontignan étaient bombardés causant de fortes dégradations dans les infrastructures, mais aussi, hélas provoquant des morts ou blessés dans la population civile. Gigean, pourtant assez éloignée de ces ports, en ressentait l’impact par de très fortes secousses qui menaçaient la solidité des habitations.

La route nationale (ou grand chemin) voyait les convois allemands traverser la commune en direction de Montpellier. Ils étaient aux abois et prêts à faire feu sur tout ce qui pouvait ressembler à une menace.

Afin de protéger la population, des consignes étaient données pour qu’elle se réfugie dans les endroits éloignés des grands axes de circulation. Certains privilégiaient les garrigues au pied de la Gardiole. D’autres allaient se cacher dans les fossés (le long de la « route de Poussan », ou vers Juffet  « route de Montbazin »).

Le 20 août 1944, trois jeunes Gigeannais étaient dans les vignes, en bordure de la Route Nationale au lieu-dit « l’Embosque ». Parmi eux se trouvait Maurice Geneste. Ses parents habitaient la région parisienne et, pour que leur fils soit plus en sécurité, ils l’avaient envoyé à Gigean (avant que la zone Sud ne soit occupée) où il était hébergé dans de la famille proche.

Au cours de ses études il avait appris l’allemand.  En apercevant un convoi allemand sur la Route Nationale, il a cru pouvoir leur parler, au lieu de s’enfuir comme ses deux camarades. Il a été lâchement abattu. Il allait avoir dix-huit ans le 24 septembre. Ce fût un drame pour la Commune.

Aujourd’hui en sortant de Gigean, en direction de Mèze, après le rond-point de la zone d’activités économiques, vous apercevrez, du côté droit de la route, une stèle surmontée d’une croix rappelant l’endroit où il a été tué :

« A la mémoire de Geneste Maurice, étudiant, mort pour la France, lâchement assassiné par les allemands ».

Gardons en mémoire le souvenir de nos anciens qui vécurent une période difficile et tragique d’une époque pas si lointaine que cela.

Servons nous de ces souvenirs pour que cela ne se reproduise plus jamais.

OEUVRONS EN PERMANENCE POUR LA PAIX DANS LE MONDE

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